Le survivalisme en France

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Le survivalisme en France, bien plus qu’une tendance

Les médias semblent avoir découvert le survivalisme dans les années 2010. Pourtant il existe sous sa forme moderne depuis la fin de la Guerre du Vietnam, lorsque des dizaines de milliers de soldats rentrèrent aux États-Unis.

Souffrant de graves troubles mentaux liés au stress post-traumatique, ils sont abandonnés à leur sort par un pays trop pressé d’oublier l’humiliation qu’il vient de subir et dont beaucoup de citoyens ne voulaient pas du conflit. Ceux qui ne se sont pas suicidés sont alors humiliés et laissés sans logement et sans emploi. Derrière l’histoire du vétéran qui subit les brimades d’un vieux shériff, le personnage de John Rambo traduit parfaitement l’incapacité des USA à “recycler”.

Marqués par l’expérience du combat et les abominations de la guerre, rejetés par leur propre nation, certains décrochent de la société et se retirent dans les régions isolées du pays pour y vivre en quasi autarcie. C’est isolés du reste de la population américaine et guidés par l’éventualité d’une guerre sur leur sol qu’ils poseront les fondations du survivalisme moderne, avec ses techniques, ses manuels et son mode de vie rudimentaire.

Puis l’amérique connaît dans les années 1960 une vague libertaire prônant l’hédonisme et la non-violence. Devant une société qu’ils ne reconnaissent plus et qu’ils jugent décadente, les vétérans se font les garants des valeurs authentiques de liberté, de propriété et de souveraineté inspirées par la constitution des États-Unis.

Les survivalistes et leurs variantes plus modérées : tacmen, bushcrafters, preppers, homesteaders, décroissants, zadistes, doomers…

Au fil des différentes menaces (crise pétrolière, amenuisement des ressources, guerre froide, attaques terroristes, tensions socio-culturelles, réchauffement climatique, catastrophes naturelles ou nucléaires, pandémie, pénuries en tout genre…), le survivalisme s’est éloigné de la forme sous laquelle il a été théorisé dans les années 60 par Kurt Saxon et de son idéologie de droite (voire d’extrême droite) pour se populariser sous des formes plus softs comme le “prepping”, le “bushcraft”, l’autonomisme…

On serait même tenté d’établir une hiérarchie entre les “tacticools” qui s’intéressent avant tout à l’aspect tactique que revêt leurs équipements (voiture, vêtements…), les “preppers” qui accumulent des réserves (essentiellement de la nourriture), les survivalistes qui se doteront en plus des savoirs et de la pratique pour faire face à d’éventuelles situations d’urgence ou de rupture de normalité, qu’elles soient passagères, intermittentes ou durables, puis enfin, au sommet de la pyramide trôneraient les “doomers” — que l’on pourrait traduire par “les maudits” — qui préparent en plus la fin de la race humaine, voire la fin des temps.

Plus sérieusement, loin de la vision caricaturale qu’en ont fait les médias, le survivalisme est avant tout une réponse à un besoin de liberté, d’équilibre et de retour à l’essentiel,  la prise de conscience de l’interdépendance de tous les êtres vivants sur terre, la nécessité de changer notre mode vie prédateur et destructeur de l’environnement, notre rapport aux objets, au temps et aux autres.

Le survivalisme, un antidote au libéralisme économique, une réponse immunitaire face au capitalisme

Parce que les survivalistes tendent à s’affranchir par l’autonomie alimentaire, l’autonomie énergétique, l’indépendance économique, l’indépendance sécuritaire… d’un système qu’ils jugent à bout de souffle et non respectueux des limites physiques de la planète, les médias inféodés au pouvoir s’emploient délibérément à les décrédibiliser en les présentant comme des paranoïques vivants dans un bunker ou au fond d’une forêt appelant de leurs vœux la fin du monde. Une simple recherche d’images avec le mot clé “survivaliste” vous renverra immanquablement un type armé muni d’un masque à gaz dans un décor post-apocalyptique nucléaire. Sans doute qu’il serait dangereux pour ce système que ces dissidents puissent en inspirer d’autres à reprendre leur destin en main et inventer d’autres modèles de société. Le survivalisme traduit aussi bien l’instinct de la conservation animal que la préservation des valeurs dans une société en perdition. Gardez à l’esprit qu’il n’existerait pas de “sur-vivalistes” sans “sous-vivalistes” gavés aux divertissements, illusionnés par le plaisir fugace de la consommation qui les force chaque fois à augmenter les doses pour se sentir vivants.

Comme toutes les grandes révolutions sociétales qui ont eu lieu, le survivalisme sera jugé ridicule puis dangereux avant de devenir évident.

Le survivalisme : un mouvement boosté par la crise sanitaire du Covid-19

Le confinement lié à la crise sanitaire du Coronavirus a démontré de manière certaine deux choses. La première est qu’une rupture de la normalité n’est pas un fantasme. La deuxième a mis en évidence la fragilité de notre monde optimisé où tous les flux d’approvisionnement sont continus. Car à force de délocalisations vers les pays qui produisent moins cher en faisant fi des droits de l’homme et des questions environnementales, de grands états se sont retrouvés incapables de produire les matériels nécessaires à la gestion de l’épidémie, fussent-il aussi élémentaires que des masques. Dans ce contexte, ceux qui font l’effort continu de constituer des réserves et de s’équiper de matériel de survie de qualité avec méthode et sagesse, ont démontrés l’intérêt de la résilience personnelle. Ces personnes avisées — qui n’ont parfois par conscience de porter l’étiquette preppers/survivalistes — devraient inspirer les autres à ne plus compter que sur eux-mêmes et moins sur un état en déliquescence, autant dépassé par les événements que préoccupé par la dramatisation de leur mise en scène. Gageons que les prises de conscience engendrées par le confinement forcé permettra de voir les adeptes du survivalisme sous un jour différent.

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